L’histoire du transport routier repose sur deux fils distincts mais entrelacés: celui des véhicules à roues et de leurs utilisateurs et celui des routes publiques sur lesquelles ils voyagent. Les premiers, bien sûr, ont marqué le rythme: le développement des véhicules a suivi une innovation constante tandis que les routes s’adaptaient tardivement. Les utilisateurs, exposés à la lumière crue du progrès clamaient pour des bonnes routes. les responsables du réseau, tout en regardant l’ombre des fonds restreints, plaidaient pour la patience et la retenue. Et ainsi vogue le bateau aujourd’hui.
Bien qu’il soit intéressant de tracer l’histoire de la roue et de la route depuis ses débuts, ce site reprend l’histoire au point où les Romains, principalement pour des raisons militaires, avaient développé leur vaste système routier et les techniques de construction qui le rendait possible. Par la suite, pendant plus de mille ans, la construction de routes a cessé et la circulation des véhicules à roues a été presque entièrement remplacé par les chevaux, mulets et marcheurs. Quelques ponts, heureusement, ont été construits et entretenus par les ordres religieux. Leur suppression au seizième siècle par Henri VIII suivie par leur appropriation par ses amis était catastrophique, puisque ceux qui se sont enrichis et leurs descendants n’étaient pas forts sur la philanthropie. Donc, la détérioration continuait.
Il y a environ cinq cents ans, la croissance du commerce interurbain au Royaume-Uni a commencé à augmenter: le volume des marchandises à transporter dépassait les moyens de transport existants. Les wagons et les coches fort primitifs, sans ressorts, commençaient à circuler sur les routes plus ou moins praticables. Les voyageurs de l’époque décrivaient le passage d’une ceinture d’argile profonde longue de quatre-vingts kilomètres, qui divisait Londres du nord de l’Angleterre, dans les mêmes termes que les marins parlaient du passage périlleux du Cap Horn. Daniel Defoe écrivait en 1724: …After you are pass’d Dunstable… you are in the deep Clays, which are so surprisingly soft, that it is perfectly frightful to Travelers, and the Wonder of Foreigners….,”, Les véhicules disparaissaient dans la boue et nécessitent des attelages de bœufs pour les sortir toute en alimentant ainsi grassement les revenus des paysans avoisinants.
À partir de ce moment, le temps et les mauvaises routes étaient les sujets des plaintes nombreuses et amères. Le gouvernement, toute en espérant que le problème disparaîtrait par lui-même, a quand même réagi par la confection des lois inapplicables sur l’entretien des routes et, en dernier recours, en tendant à obliger les transporteurs à utiliser des véhicules moins dommageables. En guise d’exemple, en posant des roues plus larges qui ravineraient moins la surface. Les transporteurs les ont simplement arrondis pour réduire la zone de contact à ce qu’elle était auparavant. De fait toute tentative, étaient ignorée. Il a fallu encore d’années pour arriver à construire des routes durables. Celles-ci ont ensuite été intégrées dans un réseau de routes à péage vers le fin du dix-huitième siècle. Ces routes privées, moyennant que la direction et les employés ne mettaient pas trop dans leurs poches, assuraient un service durable à l’année longue entre les grandes villes.
La France, tout comme d’habitude, était différent . Au milieu du dix-huitième siècle, ils ont créé tout un réseau de routes bien construites et durables, bien que trop centré sur Paris pour tous les goûts. Ils ont aussi mis en place des structures d’entretien systématique, mais malheureusement fondées sur le travail forcé (les corvées), très impopulaire parmi une population qui n’allait normalement nulle part, puisqu’elle ne partageait la même langue que les personnes qui se trouvaient à proximité. Les voyageurs étaient priés de rester sur les routes principales, car s’ils s’écartaient, ils ne pourraient pas demander leur chemin. Cependant les routes ont aider a mettre en place un Français standard.
Les sections historiques ne porteront principalement que sur les véhicules auto-propulsés, rendu possible grâce une fois la construction des moteurs à vapeur à haute pression était possible. Ces véhicules à vapeur prenaient les routes vers la fin des années 1820 au Royaume-Uni, mais ne parvenaient pas, pour des raisons largement institutionnelles, à tenir leur promesse. Le chemin de fer a donc profité pour assurer la mobilité croissante des marchandises et des personnes pendant presque tout le 19ème siècle jusqu’à ce que le camion, alimenté par le moteur à combustion interne, devienne suffisamment fiable pour contester leur monopole. Pour le meilleur et pour le pire, le mariage entre l’automobile et le 20ème siècle a été heureuse pendant plus que cent ans. Ils ont peut-être vécu au-dessus de leurs moyens écologiques mais commencent enfin à le réaliser. Nous pouvons désormais espérer une relation plus sobre et moins dispendieuse.