Planification integrée des routes rurales

La planification intégrée de l’accessibilité rurale (IRAP: Integrated Rural Accessibility Planning) est un outil destiné aux planificateurs au niveau local, qui, par le biais d’enquêtes et d’analyses collaboratives avec les parties prenantes, notamment les résidents, les hommes et les femmes, les commerçants et les autorités locales, tant officielles que traditionnelles, permet de saisir la forme d’isolement d’une communauté et donc d’en déduire une hiérarchie des mesures à prendre pour le réduire.

Les routes sont ainsi considérées comme un moyen parmi d’autres de renforcer la mobilité plutôt que comme une fin en soi. L’amélioration des routes est une possibilité, tout comme l’amélioration des pistes et des sentiers pour les déplacements locaux et pour assurer un accès de base afin d’aider les gens à se rendre sur les routes. Les services de transport public peuvent être absents ou trop chers, de sorte que le fait de soutenir les moyens intermédiaires de transport (MIT) et de proposer des améliorations aux services de transport conventionnels pourrait compléter ou remplacer les améliorations routières. Enfin, plutôt que de se lancer dans de coûteux investissements routiers, il serait plus judicieux de déplacer les cliniques et autres services de base afin de réduire le temps passé par les communautés à se déplacer. Les mesures peuvent être classées par ordre de priorité en fonction de leur rapport coût-efficacité par rapport à des indices d’accessibilité, de préférence fixés au niveau national pour garantir l’équité entre les régions.’approche est particulièrement pertinent pour fixer les priorités au sein des réseaux où il est impossible d’utiliser les calculs de coûts-avantages normalement utilisés pour fixer les priorités pour les routes à fort trafic automobile, c’est-à-dire pour les chemins, les pistes et les routes à très faible trafic automobile. L’investissement dans le réseau motorisé n’est pas ignoré, puisque l’étude indiquera la nécessité de ces investissements au niveau de la région ou du district. Les résidents locaux ne sont pas les seuls utilisateurs de ces routes, de sorte que les décisions relatives à leur amélioration doivent intégrer d’autres informations sur la demande de déplacements au niveau régional ou à des niveaux supérieurs.

L’IRAP est un outil complexe à appliquer et nécessite une formation formelle au niveau local pour promouvoir la participation locale à l’exécution et à l’analyse, essentielle pour cette approche. Il s’agit d’enquêtes auprès des ménages, traitées électroniquement pour générer des modèles de déplacement. Il s’agit également d’une cartographie détaillée des infrastructures de transport, de la topographie et de la répartition spatiale des établissements et des services. Enfin, des enquêtes et des cartes doivent être intégrées pour définir et évaluer les programmes d’amélioration.Il faut souligner que l’IRAP est un outil de décision qui touche de nombreux secteurs ruraux, la santé, l’eau, l’assainissement, l’éducation. Il fournit non seulement des recommandations sur les infrastructures de transport, mais peut proposer des investissements pour déplacer ou ajouter des services ruraux tels que des écoles, des cliniques, des puits et autres afin de les rendre plus accessibles. Dans le contexte des initiatives de réduction de la pauvreté, il fournit un outil permettant de cibler précisément l’isolement. Une mise en œuvre réussie nécessite donc une collaboration entre les ministères actifs dans les zones rurales. Il est préférable de l’appliquer au sein de structures locales décentralisées, où il peut être appris, appliqué et étendu de manière organique aux zones adjacentes.